La formule abstraite du Panoptisme n’est plus « voir sans être vu », mais « imposer une conduite quelconque à une multiplicité humaine quelconque. » (Gilles Deleuze)

 

Je vous ai parlé dans un précédent billet du modèle panoptique des prisons bruxelloises. Dans ces dernières, les cellules sont disposées de part et d’autre de chaque aile. Le Centre a donc une vue sur toute la longueur de l’aile mais pas directement dans les cellules.

 

Prison de Saint-Gilles

 

Voici un autre exemple d’architecture panoptique, qui répond vraiment au but de “tout voir!”… Il s’agit de la prison de Modelo, sur l’île de la Jeunesse à Cuba. Vous la voyez ci-dessous d’abord de l’extérieur, puis de l’intérieur.

 

prison-modelo-cuba

 

 

Fidel Castro fut emprisonné dans cette prison de 1953 à 1955 suite à une révolution manquée. Plus tard, il inversera les rôles en y emprisonnant les contre-révolutionnaires. Aujourd’hui, la prison est fermée et transformée en musée.

 

La prison de Modelo, à Cuba (vue intérieure)

 

 

De leur tour centrale, les gardiens peuvent voir à tout moment les prisonniers alors que ceux-ci ne savent pas à quel moment ils sont observés. Le but est que le détenu apprenne à se comporter comme s’il était toujours sous surveillance.

Les principes du panoptique visent à favoriser le repli sur soi et la réflexion. De nos jours, on n’a plus tellement confiance en l’efficacité de ce principe architectural, alors on y adjoint un psychologue pour favoriser cette réflexion sur soi-même.

Le psychologue comme complice du mur ?

 

Réflexion en prison