L’Orientation lacanienne, c’est l’enseignement de Jacques-Alain Miller, directeur du département de psychanalyse de l’Université de Paris-8, fondateur de l’École de la Cause Freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse (entre autres…) et éditeur du séminaire de Jacques Lacan.

S’il y a orientation lacanienne, c’est qu’il n’y a aucun dogme lacanien, pas même l’inconscient structuré comme un langage, aucune thèse ne varietur qui donnerait lieu à abécédaire, bréviaire, compendium, dogmatique.

Il y a seulement une Conversation continuée avec les textes fondateurs de l’événement Freud, un Midrash perpétuel qui confronte incessamment l’expérience à la trame signifiante qui la structure.

-Jacques-Alain Miller.

 

Jacques-Alain MIller

Vous trouverez ci-dessous une retranscription des cours de Jacques-Alain Miller, glanées à gauche à droite sur le net (dont ici, où vous en trouverez aussi plusieurs traduits en espagnol, et ) ou envoyées par des internautes venant de Paris, Bruxelles, Bordeaux, Suisse et Buenos Aires ! Je les remercie pour leurs envois !

Notez que ces retranscriptions n’ont pas été relues par l’auteur. Vous vous reporterez avec profit aux quelques cours parus dans les revues du Champ freudien et qui ont bénéficié d’un gros travail d’édition (ces revues sont disponibles sur ecf-echoppe). À l’occasion, je l’indique sous le titre.

Si vous trouvez des erreurs ou si vous possédez une meilleure version, n’hésitez pas à m’en faire part en commentaires ou de m’écrire à: .

Bonne étude!

P.S.: À lire aussi: 10 textes de Jacques-Alain Miller sur le crime


2011 L’Un tout seul

Jacques-Alain Miller a décidé de changer le titre de son dernier cours, celui de l’année 2010-2011, en vue de sa publication prochaine – exit donc L’Être et l’Un, et place à L’Un tout seul ! Ce changement a son importance parce qu’il indique, à mon sens, beaucoup mieux l’orientation même de son cours voire de ses cours depuis trente ans, orientation qui peut se saisir dans ces termes : Yad’l’Un, pas de deux !
Philippe Hellebois – L’Un tout seul)

Certaines leçons ont été publiées ici:

-“Ma traduction de Lacan”, paru dans Quarto 118 (première leçon)
-“La jouissance féminine n’est-elle pas la jouissance comme telle ?, paru dans Quarto 122 (cinquième leçon)


2009-2010 La vie de Lacan

L’érudition nous enseigne que l’écriture de la vie, c’est une autre discipline que l’histoire, qu’il y a comme à l’origine une bifurcation essentielle entre le registre de l’histoire qui est conditionné par une postulation vers l’exactitude, rapporter ce qu’il y a eu, et l’écriture des vies qui est du registre, qui a été dans l’Antiquité, du registre de l’éthique.
-Jacques-Alain Miller


2008-2009 – Choses de finesse en psychanalyse

Donc, ce que je voudrais cette année, sous le titre des Choses de finesse en psychanalyse, c’est examiner, pour le dire de façon kantienne, la psychanalyse du point de vue pragmatique, c’est-à-dire ce que la psychanalyse fait d’elle-même, ou peut et doit faire d’elle-même. Et j’entends examiner cela en prenant faveur du trou qu’il y a entre structure et contingence.

À lire aussi ici:
-« Nous sommes poussés par des hasards à droite et à gauche », paru dans CF71 (leçons des 10 et 17 décembre 2008);
-« Une psychanalyse a structure de fiction », paru dans CF87 (leçon du 14 janvier 2009);
-« La vérité fait couple avec le sens », paru dans CF92 (leçon du 18 mars 2009);
-« L’économie de la jouissance », paru dans CF77 (leçons des 13 et 20 mai, 3 et 10 juin 2009)

[Edit 01/05/17] Le site de l’École de la Cause freudienne a mis en ligne ce cours ici ! Mais il y manque le cours XIX.
[Edit 02/06/17] Il y avait une petite erreur dans le pdf: le cours XIII s’y trouvait deux fois. C’est corrigé.


2007-2008 – Nullibiété – Tout le monde est fou

L’année 2007 débuta par cinq leçons d’un témoignage de passe, dans un contexte très animé par la mobilisation autour de la campagne dépression.
De retour d’un voyage à Québec, la sentence lacanienne « Tout le monde est fou, c’est-à-dire délirant » est commentée dans son contexte, et donnera la clé de l’année.
Puis vint, en janvier 2008, le « moment spinoziste » venant surmonter la perspective polémique, avec une critique pointue du cognitivisme. A la suite de cette nouvelle série de cinq leçons, le mois de mars fit l’objet de réflexions réalistes sur la psychanalyse autour de la notion proposée d’« une psychanalyse liquide », pour nous en proposer son « interprétation lacanienne » s’appuyant sur le tout dernier enseignement de Lacan et sa déstructuration de la psychanalyse par les nœuds.

[Edit 09/10/17] On m’a informé que les deux derniers cours manquaient. Dommage, car il s’agissait des cours où J.-A. Miller développe le “Tout le monde est fou” du titre ! C’est désormais résolu, les deux derniers cours ont été ajoutés.


2006-2007 Le tout dernier Lacan

L’année 2006-2007 aura été entièrement consacrée au tout dernier enseignement de Lacan, c’est-à-dire celui qui débute avec son dernier article conséquent de 1978, renommé par J.-A. Miller « L’esp d’un laps » (Autres écrits, p. 571-73) pour se poursuive avec les Séminaires XXIII et XXIV, respectivement De l’insu que sait de l’une-bévue sait l’amour et du Moment de conclure (à paraître au Seuil).
De ces dix-sept leçons magistrales, les huit premières ont été publiées dans les revues de La Cause freudienne, Quarto, La petite Girafe, la totalité devant sortir au Seuil.

À lire aussi ici:
-L’inconscient réel (Quarto n°88/89),
-L’esp d’un lapsus (Quarto n°90),
-L’esp d’une hallucination (Quarto n°90),
-De l’inconscient au réel (Quarto n°91),
-La passe bis (La Cause freudienne n°66),
-L’envers de Lacan (La Cause freudienne n°67),
-S’il y a la psychanalyse, alors… (La petite Girafe n°25).

[Edit 29/02/16] Il manquait les cours après janvier, désormais le cours est au complet. 🙂


2005-2006 Illuminations profanes

L’année 2005-06 est introduite par « Illumination profanes » et se poursuit sur un commentaire du Séminaire de Jacques Lacan D’un Autre à l’autre.

À lire aussi ici:
-Illuminations profanes (La Cause freudienne n°62),
-Une lecture du Séminaire D’un Autre à l’autre, Une leçon clinique (La Cause freudienne n°64),
-Un schème porteur (La Cause freudienne n°64),
-Une ronde structurale (La Cause freudienne n°64),
-Articulation logique (La Cause freudienne n°66),
-Lacan logicien et argumentateur (La Cause freudienne n°66),
-Pouvoir vérité (La Cause freudienne n°67).


2004-2005 Pièces détachées

L’année 2004-05, est au début entièrement occupée par le Séminaire Le sinthome de Jacques Lacan (cf. La Cause freudienne n° 60 à 63), puis le cours va suivre le fil d’une actualité mouvementée.
• Mundodo
• Lituraterre inconnue
• Du symptôme au sinthome
• Quand vous entrez dans le Séminaire du Sinthome…
• Pièces détachées

À lire aussi ici:
-Présentation du Sinthome (La Cause freudienne n°60),
-Résonances (La Cause freudienne n°60),
-Le ratage sexuel (La Cause freudienne n° 61),
-Un trou dans le réel (La Cause freudiennen° 61),
-Lituraterre inconnue (La Cause freudienne n°62),
-Du petit a au sinthome (La Cause freudienne n°63).

[Edit 04/12/17] J’ai ajouté les deux derniers cours, qui manquaient à l’appel.


2003-2004 OL III, 6

L’année 2003-04 démarre avec un débat sur l’amendement Accoyer sur les psychothérapies et le rapport Cléry-Melin. On lira à ce propos : Lettre à Bernard Accoyer et à l’opinion éclairée, Le nouvel Âne. Deux leçons de ce cours (avec Jean-Claude Milner) seront publiées dans Evaluation, d’autres dans Quarto et La Cause freudienne, notamment celles consacrées au Séminaire L’angoisse de Jacques Lacan (n°58 & 59).
• Une théologie du normal
• Introduction à la lecture du Séminaire L’angoisse de Jacques Lacan

[Edit 04/12/17] J’ai ajouté le cours 03 et 09 qui manquaient.
[Edit] Et voilà le mystère des trois cours manquants (01, 04 et 05) enfin résolu ! En fait, le cours n°1 n’a pas été transcrit parce qu’il s’agit de la lecture de la lettre que JAM a écrit à Accoyer. On me dit qu’elle est parue dans un Ornicar mais je n’ai pas trouvé lequel… 
Les cours 4 et 5 ne sont pas non plus transcrits parce qu’il s’agit de l’intervention de JC Milner au cours de JAM concernant l’évaluation. Cela a été publié sous forme de livre (dont je conseille très vivement la lecture!) : http://www.grasset.fr/voulez-vous-etre-evalue-9782246669814


2002-2003 Un effort de poésie

L’année 2002-2003 débute sous le signe de l’oracle, puis est baptisée en cours d’année « Un effort de poésie ». La publication de la satire Le neveu de Lacan la scande, début 2003. S’amorce alors à sa suite une partie intitulée « Psychanalyse et société » (Quarto n°85), et l’année s’achève sur le thème « Religion, psychanalyse » (Quarto n°86, La Cause Freudienne n°55). On trouvera ici les deux premières leçons sur ce thème (Orientation lacanienne III, 5, leçons des 14 et 21 mai 2003), les deux suivantes étant publiées dans la revue La Cause freudienne sur « Des gays en analyse ? »
• Inconscient ≠ psychanalyse
• Un effort de poésie
• Religion ≠ psychanalyse
• Passion du nouveau

[Édit 04/12/18] Plusieurs personnes m’ont fait remarquer qu’il manque la leçon 7. Après vérification, j’ai appris qu’elle n’a pas été retranscrite, à la demande de JA Miller. C’est indiqué désormais dans le pdf.


2001-2002 Le désenchantement de la psychanalyse

L’année 2001-2002 commence par trois leçons sur « La “formation” de l’analyste » (Revue La Cause freudienne n°52, Paris, diffusion Seuil, novembre 2002), puis se met au pas d’un séminaire en collaboration avec des collègues de l’École de la Cause freudienne, et principalement avec Éric Laurent. Le thème de la pratique du cas est alors mis à l’étude dans la suite des Journées de l’ECF 2001 qui se déroulèrent sous le titre « Tu peux savoir comment on analyse à l’École de la Cause freudienne ». L’année se poursuivra en « Réflexions ». C’est début 2002 « Le moment présent » qui fait la préoccupation des protagonistes de ce cours-séminaire, puis « La pratique du contre-transfert » dans ses conséquences pour la théorie psychanalytique, et encore « Inconscient et politique », et enfin « La honte » et “La séance courte dans l’orientation lacanienne”.

À lire aussi ici:
-Réflexions sur le moment présent (janvier-février 2002),
-Contre-transfert et intersubjectivité (La Cause freudienne n° 53),
-Intuitions milanaises (Mental n° 11 & 12).

[Edit 04/12/17] Il manquait les deux cours de juin, je viens de les ajouter !


2000-2001 Le lieu et le lien

Je dois dire que ce qui me guide, ce n’est pas les jeux de mots, ce n’est pas les assonances, ce n’est même pas ce que j’ai fait l’année dernière, ce qui me guide, me suis-je aperçu, pour faire cours, c’est l’accroc.

À lire aussi ici:
-Le clivage psychanalyse et psychothérapie (Mental n° 9),
-Psychanalyse pure, psychanalyse appliquée & psychothérapie (La Cause freudienne n°48),
-Le réel est sans loi (La Cause freudienne n°49),
-L’ex-sistence (La Cause freudienne n°50),
-Le dernier enseignement de Lacan (La Cause freudienne n°51)


1999-2000 Les us du laps

Mais enfin c’est aussi, les us du laps, l’usage que l’on fait en analyse de ce qui glisse, de ce qui tombe, de ce qui lapse, on interprète le laps. Et je me disais, en écrivant ce titre, que le laps ne serait pas une mauvaise façon de dire l’inconscient pour lequel Lacan cherchait un nouveau mot, le laps. C’est aussi par là la question qui est introduite par ce titre dont les mots paraissent tronqués, précipités, amputés, de suffixes reposants, qu’est-ce que l’inconscient ?

À lire aussi ici:
-La nouvelle alliance conceptuelle de l’inconscient et du temps chez Lacan (La Cause freudienne n°45),
-Quand les semblants vacillent (La Cause freudienne n°47),
-La séance analytique (La Cause freudienne n°46).


1998-1999 Le réel dans l’expérience analytique

Et il me semble que ce que serre Lacan dans son dernier enseignement, c’est que là même où l’analysant cherche le vrai, l’algorithme le conduit à trouver le réel et que la déception du vrai est corrélative d’un accès au réel où, à vrai dire, c’est moins qu’il trouve le réel que le réel le trouve, le rattrape.

À lire aussi ici:
-L’éthiquette de la psychanalyse (Rivages n° 6),
-Le transfert négatif (Praxis n° 4),
-Les paradigmes de la jouissance (La Cause freudienne n° 43),
-Biologie lacanienne et événement de corps (La Cause freudienne n°44).

[Edit 04/12/17] Il manquait jusqu’à présent les deux derniers cours, je viens de les ajouter (merci à la donatrice anonyme !).


1997-1998 Le partenaire symptôme

Depuis que j’ai proposé le syntagme le partenaire-symptôme, on utilise, dans le Champ freudien, le mot de symptôme en apposition. X tiret symptôme (X – symptôme). X-Symptôme Cette formule commence à s’imposer dans notre usage. C’est une formule miracle qui a la vertu de réveiller des concepts fondamentaux de la psychanalyse.

À lire aussi ici:
-Qu’est-ce qu’être lacanien ? (Quarto n° 94),
-Une nouvelle modalité du symptôme (Feuillets psychanalytiques du Courtil n° 16).


1996-1997 L’Autre qui n’existe pas et ses comités d’éthique

C’est sous ce titre, l’Autre qui n’existe pas et ses comités d’éthique qu’Éric Laurent et Jacques-Alain Miller, tous les deux, nous commençons un séminaire qui se poursuivra tout au long de cette année dans cette salle à cette même heure. Si nous présentons ici à deux, c’est pour affaiblir l’Autre, conformément à notre thèse de départ. C’est pour l’ébranler, le miner, le ruiner, le révéler dans sa ruine.

À lire aussi ici:
-Introduction (La Cause freudienne n°35),
-Les pathologies contemporaines de l’identification (Letterina n°16),
-La théorie du partenaire (Quarto n°77)

[Edit 8/12/20] J’ai ajouté les leçons 20 et 21 qui manquaient, la 22 arrive sous peu… 🙂
[Edit 9/03/21] La dernière leçon, la 22, est ajoutée !


1995-1996 La fuite du sens

À lire aussi ici:
-Le monologue de l’apparole (La Cause freudienne n°34),
-La pulsion est parole (La Cause freudienne n°60),
-Nous sommes tous ventriloques (Filum n°8/9),
-Apologie de la surprise (Quarto n°61),
-Une diatribe (La Cause freudienne n°37).

[Edit26/02/16] Il manque des schémas dans le cours 09 du 14 février 96, voici la version complète: Cours 09 – La pulsion est parole Merci à Adso-lo!
[Edit 29/02/16] Une généreuse anonyme vient de m’envoyer le cours complet sans annotations dans la marge. Merci à elle!


1994-1995 Silet

Devinette: Qu’est-ce qu’il y a de commun entre un analyste et une pulsion ? Réponse: le silence.
Eh bien, c’est bien ça: je voudrais parler du silence.

À lire aussi ici:
-Transfert, répétition et réel sexuel – Une lecture du Séminaire XI (Quarto n°121 – leçon du 15 mars 1995)

[Edit août 2016] On m’a informé qu’il manquait quelques pages pour le cours XX. Le lien envoie désormais à une nouvelle version, cette fois complète (enfin j’espère… :p).


1993-1994 Donc. La logique de la cure

Donc, je reprends. Je reprends donc. Donc, c’est mon mot, le mot dont je fais le titre et le départ pour discourir cette année. Donc ! J’aurais pu dire ding donc, pour signaler que le donc cloche, ou encore, pour les érudits, le rapport que le donc pourrait avoir avec le Ding – le Ding freudien.
Je ne dis pas ding donc, mais donc, donc tout cru, donc pour commencer, alors que donc signifie ou bien signale que l’on est pour finir, que l’on va conclure. Donc – admirable donc – n’est pas le mot de la fin. C’est le mot qui introduit le mot de la fin, qui signale que le moment de conclure est échu.


1991-1992 De la nature des semblants

Et ce que nous avons coutume d’appeler la chute, la production des signifiants-maîtres, c’est ce que ça désigne lorsque le signifiant est réduit dans sa vérité à son être de semblant.

À lire aussi dans: Commentaire du Séminaire inexistant (Quarto n° 87).
[Edit 04/06/16] Il n’y avait jusqu’à présent que la moitié du cours disponible. Il y est désormais en entier.
[Edit 02/06/17] Ah ben non, il manquait les deux cours de mai. Ils sont rajoutés.
[Edit 04/12/17] Je viens de recevoir d’une généreuse donatrice anonyme une version du cours complète et mieux mise en page !


1990-1991 La question de Madrid

Ce par quoi j’ai terminé la dernière fois a retenu l’attention. Je ne vous en avais pas réservé la primeur. J’avais amené ça quelques jours auparavant dans la ville de Madrid, sous forme d’une question. Qu’est-ce que vous diriez de ce qu’une École prenne au sérieux la proposition de Lacan faite aux Italiens en 1973? Est-ce que ça vous chanterait, une École de ce genre-là?
Après tout, j’ai fait cours toute l’année dernière très tranquillement, pas tout à fait au début mais par après, sur cette question­là: Comment est­on admis au banquet des analystes?


1989-1990 Le banquet des analystes

Une assistance, ça veut dire que vous êtes des assistants. D’une part, vous assistez à mes efforts, mais, d’autre part, est-ce que vous m’assistez? Est-ce que vous me soutenez? Peut-être que vous me soutenez comme la corde qui tient le pendu.Il faut sans doute, pour tenir le coup une année, que j’aie la langue bien pendue. Mais enfin, disons au moins qu’à défaut de me soutenir, vous me supportez.
Il faut croire qu’il y a là un certain mérite de votre part, puisque vous revient à l’occasion, de divers côtés pour moi parfois les plus surprenants, que je suis insupportable. Donc, merci de me supporter, et aussi de m’aider à supporter l’insupportable qu’il y a à formuler ce qui n’est jamais, quels que soient les titres que je puis donner, que les relations que j’entretiens avec la psychanalyse. J’ai dit l’insupportable de mes relations avec la psychanalyse. Je n’ai pas dit l’insupportable de mes relations avec mes analysants.
J’en rassure là quelques-un. Ce sont là, en effet, pour un analyste, deux registres distincts. Ce sont deux registres distincts mais néanmoins articulés. Car comment être en règle avec ses analysants sans élucider ses relations avec la psychanalyse elle-même? Cela vaut pour tout analyste. Il a à élucider ses relations avec la psychanalyse.

À lire aussi dans: Retour de Grenade (La Cause freudienne n° 33).


1988-1989 Les divins détails

En effet, quand introduit-on le petit détail ? Quand on vous dit : c’est un détail, ou bien : il y a un petit détail, vous tendez l’oreille. En plus, le petit détail fait pléonasme. On dit : il n’y a qu’un petit détail, quand la valeur que porte ce détail paraît précisément disproportionnée avec sa taille de détail qui est évidemment réduite. En général, l’ensemble plus le petit détail, ça change du tout au tout. Peut-être que cette puissance du petit détail nous indique qu’il se pourrait bien qu’il vaille plus que tout. On s’imaginerait peut-être plus volontiers que c’est le tout ou le Un, le tout unifié, le tout fait Un, qui est divin. Eh bien, le Dieu du Un, le divin, nous le déplaçons sur le détail.


1987-1988 Cause et consentement

Ce qui est inéliminable de toute théorie de la causalité en psychanalyse, c’est le temps de la position subjective. Il n’y a ici nul automatisme, nul mécanisme qui est à l’oeuvre initialement. Il y a avant tout une position subjective au regard du signifiant, et par rapport à quoi celui qui refuse ce signifiant peut alors être dit libre.
Le sens négatif de la liberté dans la psychanalyse, c’est la liberté par rapport au signifiant. Comment alors le consentement s’opère-­t-­il ? Dans le rejet lui-même, il y a en effet consentement à autre chose. Comment est-­ce que le consentement s’opère ? C’est ce que je commencerai à vous dire la fois prochaine.


1986-1987 Ce qui fait insigne

Toujours du même, c’est là le mot de l’habitude. On dit aussi : du pareil au même. On n’a sans doute rien trouvé de mieux dans la langue pour dire l’ennui de l’Un. L’ennui de l’Un, c’est l’envers de mon titre. Du pareil au même est l’envers de ce qui fait insigne, de ce qui se distingue. Ce qui fait insigne, c’est ce qui fait Autre. C’est au moins une de ses valeurs. Disons que c’est ce qui fait que l’on n’est pas toujours dans le pareil au même. Je ne sais pas si c’est votre cas, mais je trouve très drôle cette expression du pareil au même. Je la trouve très drôle car il y a là une boiterie, une clocherie, puisque l’identique, le Un, se dit de deux façons : comme pareil et comme même. Ça évoque une ré- pétition qui n’est pas de l’ordre du bis repetita placent, mais plutôt de l’ordre du bis placent. Après tout, quand on dit du pareil au même, l’énonciation de cet énoncé c’est : je m’en fous ! Eh bien, il s’agirait précisément de ne pas s’en foutre.

À lire aussi ici: Le sinthome, un mixte de symptôme et fantasme (La Cause freudienne n°39).


1985-1986 Extimité

Ce terme d’extimité est construit sur celui d’intimité. Ce n’est pas le contraire car l’extime c’est bien l’intime. C’est même le plus intime. Intimus, c’est déjà, en latin, un superlatif . C’est le plus intime, mais ce que dit ce mot, c’est que le plus intime est à l’extérieur. Il est du type, du modèle corps étranger.
L’extimité, c’est pour nous une effraction constitutive de l’intimité.


1984-1985 1, 2, 3, 4

Par orientation lacanienne, j’entendais aussi le fait que ça ne m’intéresse pas de développer l’enseignement de Lacan comme une dogmatique. De plus, je crois que ce n’est pas possible. Ça ne peut être développé que comme une orientation, c’est-à-dire comme un chemin ou un frayage.
Seulement, dans l’orientation, il n’y a pas que le mouvement. Il y a les conditions des possibilités d’une orientation. Il n’y a orientation que s’il y a détermination des points cardinaux. Eh bien, cette année, il va s’agir de ces points cardinaux dans l’expérience analytique et dans l’enseignement de Lacan. C’est dans cette idée que j’ai écrit 1,2,3,4.


1983-1984 Des réponses du Réel

 “Des réponses du réel”. C’est une expression énigmatique. On penserait plutôt que le réel n’a rien à dire, mais le mathème nous fait éprouver et expérimenter que ça répond du côté du réel.

À lire aussi dans: Lecture critique des  “Complexes familiaux” (La Cause freudienne n° 60).


1982-1983 Du symptôme au fantasme, et retour

Il m’a semblé possible de décrire à partir de l’entrée dans l’analyse, la façon dont le symptôme se précipite dans l’accrochage au sujet­supposé-savoir. « Se précipite » dans les deux sens du terme, à savoir qu’il y a là, hâte du symptôme, et il y a aussi une cristallisation qui marque l’embrayage du symptôme sur le dispositif analytique.
Alors, c’est là qu’il s’agit de poursuivre, pour moi, et c’est pourquoi j’ai annoncé comme titre, pour cette année, de ce cours comme programme : « Du symptôme au fantasme et retour ». Du symptôme au fantasme, c’est ainsi, me semble-t-il, qu’on peut qualifier l’orientation de la cure, et aussi bien, ça me paraît marquer le déplacement d’un accent dans l’enseignement de Lacan.


1981-1982 Jalons dans l’enseignement de Lacan

Depuis 1973, Jacques-Alain Miller ne cesse de remettre l’ouvrage sur le métier. Dans une première série d’enseignement d’abord, lisant Lacan à partir de sa formation de philosophe, à l’Université expérimentale de Vincennes. Puis, en 1981 – le Département de Psychanalyse ayant trouvé refuge à Saint-Denis, J.-A. Miller choisit d’enseigner dans des locaux loués sur Paris –, après une brève interruption, il redémarre, en tant que pratiquant la psychanalyse cette fois, une deuxième série.
C’est « Scansions dans l’enseignement de Lacan », « Du symptôme au fantasme », etc. Cette série s’achève avec « Le partenaire-symptôme » en 1998, pour reprendre, troisième en la matière, d’un nouvel élan avec, entre autres, « Les paradigmes de la jouissance », « Biologie lacanienne et événement de corps ».

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