Dédicace à mon père

@UnPsyEnPrison est arrivé sur Twitter en la chantonnant, il me la fallait donc sur le blog!

 

 

Le Pénitencier est une chanson enregistrée par Johnny Hallyday en 1964, adaptation française du standard américain The House of the Rising Sun chanté par The Animals la même année. Ayant obtenu l’autorisation de continuer ses enregistrements pendant son service militaire, Johnny profite de quelques jours de permission pour enregistrer ce qui va devenir l’un de ses plus grands succès.

 

Les portes du pénitencier
Bientôt vont se fermer
Et c’est là que je finirai ma vie
Comm’d’autres gars l’ont finie

 

Pour moi ma mère a donné
Sa robe de mariée
Peux-tu jamais me pardonner
Je t’ai trop fait pleurer

 

Le soleil n’est pas fait pour nous
C’est la nuit qu’on peut tricher
Toi qui ce soir a tout perdu
Demain tu peux gagner.

 

O mères, écoutez-moi
Ne laissez jamais vos garçons
Seuls la nuit traîner dans les rues
Ils iront tout droit en prison

 

Toi la fille qui m’a aimé
Je t’ai trop fait pleurer
Les larmes de honte que tu as versées
Il faut les oublier

 

Les portes du pénitencier
Bientôt vont se fermer
Et c’est là que je finirai ma vie
Comm’d’autres gars l’ont finie

 
Hugues Aufray et Vline Buggy se sont chargés de l’adaptation. A noter qu’Hugues Aufray donnera une adaptation de “The House…” dont le texte est plus proche de l’original: “L’hôtel du soleil levant” (album Troubador since 1948). On y découvre que si Le Pénitencier évoque  l’incarcération d’un délinquant sur lequel les portes d’une maison d’arrêt se referment, l’original évoquait plutôt une maison de prostitution.
 

Le service militaire de Johnny dans les années 60 est-il lié à ce déplacement du sens ?
Du bordel à l’armée et de l’armée à la prison ? Du lieu de détention des femmes à celui des hommes “poussé(e)s par un vent de misère”?
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Y’avait jadis à New Orléans
Un lieu de filles perdues
Une maison de femmes aux yeux brûlant
L’hôtel du soleil levant

 

Des filles venues d’un peu partout
Poussées par un vent de misère
S’en venaient sombrer pour quelques sous
Dans les rêves des cœœurs solitaires

 

Vous tous qui m’écoutez ce soir
Ne jetez pas la pierre
Car ces filles se vendent au prix du désespoir
Et elles portent leur croix sur la terre

 

Elle n’avait pas encore quinze ans
Quand elle est allée
Vendre son âme son cœœur d’enfant
Vendre sa vie aux passants

 

Entre ses bras je me suis couché
Le temps d’une triste chanson
Mais je garde encore de ses baisers
Le goût et l’odeur de sueur sur son front

 

As-tu jamais imaginé
Qu’à l’ombre des volets clos
C’est le bagne c’est l’enfer des amours sans repos
La prison des cœœurs naufragés

 

Que Dieu accueille dans son grand pardon
Ces enfants aux ventres meurtris
Et qu’il ouvre pour elles sa maison
Les portes de son paradis

 

Un train s’en va dans le brouillard
Je chante au soleil couchant
Pour ces filles sans joie
Qui partent un soir vers l’hôtel du soleil levant